Depuis ce matin, je réfléchis à ce post qui viendrait soutenir - en expression libre - cette journée internationale de Lutte contre les violences faites aux femmes du 25/11.
Depuis des mois, des années :
Que ce soit dans mon (nos) parcours professionnel(s) de plus de 12 années en tant que CIP en lien avec des histoires de femmes violentées par le verbe, par le geste, les coups, par les silences écrasants, par les humiliations…. Par le poids de ce qui ne se dit pas, difficilement, horriblement….
Que ce soit, dans mon (nos) parcours personnel(s) jalonné(s) et traversé(s) d’histoires de femmes, de leur combat et détermination à ne pas se laisser happer, engouffrer par ces parts d’humanité sombres et glacées…
Que ce soit dans mon (nos) parcours engagé(s) à OLF, avec l’association les Equipières, dans les actions que je (nous) mène(ons) au quotidien dans mes (nos) engagements professionnels à travailler des formations-action à destination des femmes pour travailler sur leur pouvoir d’agir et créer des espaces de possibles pour reterritorialiser nos espaces intérieurs…Ce qui a été confisqué, volé, violé…
En JE, un engagement personnel intrinsèque, viscéral et en NOUS la possibilité de mailler, de s’appuyer, de s’épauler, de poursuivre les luttes tant qu’elles seront nécessaires…
En NOUS, toute cette force qui se multiplie quand nous nous protégeons et prenons soin les unes des autres…les uns avec les autres.
Alors au-delà de la parole, il y a le verbe AGIR, ECOUTER, ETRE ATTENTIF à ces petits signes, petites voix, ces yeux qui n’osent pas regarder en face, ces traces et cicatrices cachées dissimulées…peurs au cœur.
Il y a un temps antique (mais encore présent) où les femmes étaient payées pour pleurer lors de funérailles, pleurer le deuil des autres, porter le poids des souffrances, elles étaient payées pour démontrer de manière spectaculaire…les profondeurs d’âmes en peine… Cette fonction sociale attribuée exclusivement aux femmes est une illustration parfaite - parmi tant d’autres - de tout un imaginaire collectif où la place des femmes vient se conforter dans une position sacrificielle au nom de la morale, la religion, la politique, l’amour, la maternité ...
Et Aujourd'hui encore, malgré les discours d'émancipation, persistent viols, harcèlements, sévices conjugaux, interdits et humiliations.
De l’Histoire des Pleureuses, cela m’a inspiré un poème que j’aimerais partager ici comme un témoignage à toutes ces femmes que j’aimerai tant savoir, voir et entendre sans larme et douleur :
14/11/2021 Les pleureuses
Demain s’écrira une nouvelle ronde, Nettoyant la crasse profonde Jusqu’à éponger la lutte railleuse. Quelles funérailles heureuses J’étais la poule déplumée Ma plume d’oie s’est réveillée Jamais plus je ne serais plumée On ne se sert plus des pleureuses Les gueuses dansent aux heures creuses A restaurer les malheureuses… Demain s’écrira sur les murs antiques La victoire des douces heureuses Libérées des larmes hiératiques Creusant leur trait d’un poids Qui ne leur appartienne pas Plus d’étreinte à donner aux voleurs de cœur et de temps Habillées de triomphe Trompettes sonores aux rire sorores Les pleureuses ne sont plus des Cassandre Leurs larmes ne sont plus à prendre
Le destin des femmes doit être autre : https://arretonslesviolences.gouv.fr/ #poursuivonslalutte #25nov #soutieninconditionnel
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